Les choses s’arrangent mais ça ne va pas mieux de Kate Atkinson
Premier roman que je lis de cette auteur et j’adhère totalement !
La narration est brillantissime, l’humour corrosif et mordant, les personnages plus farfelus les uns que les autres ;et le plus surprenant est que tout se tient, pour notre plus grand bonheur.
Témoin d’une altercation entre deux automobilistes, Jackson Brodie se trouve malgré lui mêlé à un invraisemblable imbroglio. Et le lecteur est loin d’être au bout de ses surprises !
A la fois enquête policière et satire de la société anglaise contemporaine, ce roman est un véritable petit bijou qui se lit d’une traite. Tout y est : humour anglais, suspens, amour, jolies filles de l’Est, entrepreneur véreux, auteur de polars et armes à feu.
Les différentes histoires qui au départ semblaient n’avoir aucun lien entre elles, vont finalement se trouver imbriquées les unes aux autres, à l’image des matriochkas dont le motif revient plusieurs fois dans le récit. C’est déjanté, hautement improbable mais qu’est- ce-que c’est drôle et jouissif !
Je lirais avec plaisir d’autres romans de Kate Atkinson, c’est certain !
Rêves de garçons de Laura Kasischke
Deuxième roman de cette auteur que j’apprécie tout particulièrement depuis que j’ai lu A moi pour toujours (également chez le livre de poche).
L’histoire se déroule ici dans les années 70, dans un camp de cheerleaders (pom-pom girls). A la lecture du roman, nos sens sont perpétuellement mis en éveil, tant l’auteur évoque tour à tour les odeurs et les sensations provoquées par cette nature environnante. Nature qui devient au fil des pages de plus en plus oppressante, à l’image de cette forêt qui borde le camp. Une forêt qui bruisse, pleines d’insectes et d’animaux tout droit sortis de récits au coin du feu ou de cauchemars ressurgis de l’enfance.
Les trois héroïnes sont le parfait archétype de la jeune américaine insouciante et inconséquente. Il règne une atmosphère oppressante sur ce camp de jeunes filles, renforcée justement par l’attitude de ces jeunes pom-poms girls écervelées.
Tout en nous livrant un court roman sur l’adolescence, ses affres et ses désirs; Laura Kasischke parvient comme toujours à dresser un portrait habile et critique de la société américaine en égratignant au passage cette jeunesse dorée et égocentrique dont elle a accouché.
La passion selon Juette de Clara Dupont-Monod
J’ai dévoré ce roman il y a quelques mois déjà, mais n’avais jamais trouvé le temps de rédiger un billet le concernant ici… L’erreur est en passe d’être réparée (mais d’avance, pardonnez-moi si mon billet est court et non détaillé, ma mémoire me jouant parfois des tours - et oui, même à mon âge !)
L’histoire de Juette, jeune fille vivant au XIIe siècle et mariée à 13 ans, est superbement contée par Clara Dupont-Monod. Le récit fait entendre tour à tour les voix de Juette et de Hugues de Florette, un prêtre qu’elle a longtemps cotoyé. C’est une écriture véritablement mystique qui anime ce roman, très poétique et imagée. On est totalement absorbé, transporté aux côtés de cette jeune fille qui refusa de croire aveuglément et sans raison. Sur fonds d’érésies cathares et de montée en puissance du clergé, on assiste au combat de cette femme qui se rébella contre l’ordre établi et l’oppression, jusqu’aux limites de la folie.
Magnifique récit que je conseille fortement. Il se lit d’une traite.
Etrange affaire de Peter Robinson
Une découverte qui a priori n’avait rien pour retenir mon attention et qui finalement m’a fait passer un agréable moment de lecture.
L’inspecteur Banks, héros récurent chez notre auteur, découvre un soir un message sur son répondeur de son frère qu’il n’a plus vu depuis longtemps. Celui-ci semble lui demander de l’aide, mais Banks n’arrive pas à le joindre. Parallèlement, sa collègue tente d’élucider le meurtre d’une jeune femme retrouvée morte dans sa voiture, avec dans la poche l’adresse de notre inspecteur en vacances. Les deux affaires vont se révéler in-timement liées.
Un bon polar anglais contemporain que cette étrange affaire ! Le personnage de Banks, flic amateur de jazz un peu paumé, avait tout pour me séduire. L’enquête est bien menée, et le tout plutôt bien ficelé. J’avais peur d’une descente un peu glauque dans les bas-fonds de la prostitution, mais j’en suis finalement sortie indemne ! Un auteur dont je lirais certainement bientôt un autre titre.
La lionne blanche d’ Henning Mankell
Oui je sais je suis très très en retard dans l’édition de mes billets de lecture … Allez, laissons parler la magie de noël, en voici quelques uns …
Cela faisait un certain temps que je ne m’étais pas replongée dans la lecture d’un Henning Mankell… retard rattrapé avec la lecture de ce roman que ma mère m’a prêté.
Avant d’en dire tout le bien que j’en pense, deux petites choses qui m’ont un peu agacée :
Premièrement, une sortie en poche qui s’annonce comme une nouveauté, le dernier Wallander etc. Il n’en est rien puisque ce roman a été écrit en 1992 … Ces aller-retour dans la vie privée de Wallander que doit effectuer le lecteur à chaque nouvelle sortie d’un ouvrage de Mankell sont assez destabilisants : après avoir appris la mort du père de notre héros, voilà qu’ici il est encore vivant et prêt à se marier ! Nous voilà d’ailleurs plongés dans l’ère du magnétoscope et de la sauvegarde de documents sur disquettes… Passons … (toujours cette magie de noël, hum)
Deuxièmement, une traduction, il me semble, parfois un peu bancale. Il n’est pas rare de lire des phrases incohérentes ou dans un français que l’on pourrait qualifier d’incertain… Mais nous ne connaissons pas les délais de traduction impartis, c’est vrai.
En ce qui concerne le roman proprement dit, j’ai passé un agréable moment de lecture. Comme d’habitude, l’intrigue est extrêmement bien construite : les va-et-vient entre la Suède et l’Afrique du sud ajoutent au suspens et donnent à voir deux visions contrastées du monde et des conflits qui l’agitent.
On peut noter, il ets vrai, quelques incohérences dans la narration et certains événements paraissent parfois invraisemblables mais l’ensemble se tient convenablement et pris par l’intrigue et les différents rebondisements, on se laisse bien volontier entraîner dans ce diabolique complot contre un haut dirigeant noir africain (je ne vous en dit pas plus).
Un bon moment de détente, à conseiller à ceux qui ne connaissent pas encore l’inspecteur suédois Kurt Wallander.