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Liste des articles dans la catégorie Roman policier.
Le rouge du péché d’Elizabeth George
Nous retrouvons l’inspecteur Thomas Linley, qui a perdu sa femme et l’enfant qu’elle portait à la suite d’un meurtre survenu en pleine rue. Désemparé, anéanti par la mort de sa femme, il abandonne amis et famille pour partir marcher en Cornouailles, seul.
C’est au cours de son long périple qu’il va découvrir fortuitement le cadavre d’un jeune surfeur du coin. Tout d’abord soupçonné (il a tout l’air d’un vagabond, lui qui ne s’est pas lavé depuis le début de son errance), l’inspecteur Béatrice Hannaford l’enrôle rapidement dans son équipe afin de bénéficier des lumières de Scotland Yard. malgré lui, Linley va donc prendre part à l’enquête et qui sait peut-être aussi remonter enfin à la surface et surmonter la mort de sa femme …D’autant que le sergent Barbara Havers, son équipière de toujours, ne tarde pas à le rejoindre dans la lointaine contrée de Casvelyn.
Un très bon polar so british (écrit par une américaine pourtant !). On retrouve avec plaisir le couple infernal Linley – Havers bien que les seconds rôles ne soient pas en reste, loin de là ! Le dénouement est vraiment inattendu, bravo Mrs George !
Le club des policiers yiddish de Michael Chabon
J’avais repéré ce roman lors de sa sortie l’année dernière, quand son auteur faisait le tour des plateaux télé littéraires … je l’ai donc tout naturellement acheté dès qu’il est sorti en format poche.
Et je dois avouer que j’ai finalement été un peu déçue, aux vues des éloges entendues un an plus tôt.
L’histoire débute à la manière d’un roman uchronique : à la fin de la seconde guerre mondiale, l’Alaska a été donnée aux juifs comme territoire. Mais le gouvernement décide par la suite de retrocéder cette terre aux USA. Mais c’est bien à un polar que nous avons affaire.
Sur ces entrefaites, notre anti-héros, qui vit dans un hôtel minable depuis que sa femme l’a quitté et boit plus que de mesure, découvre un beau matin le cadavre d’un homme dans une chambre voisine de la sienne. Et personne dans son entourage ne semble vouloir le laisser mener convenablement son enquête… Pas même son ex-femme qui revient dans la bonne vieille ville de Sitka comme chef du commisariat.
Ce roman est un polar totalement loufoque qui louvoie entre critique des extrémismes religieux et enquête déjantée dans un monde contemporain cerné par la mafia et les dévots. L’adjonction d’expression yiddish tout au long du roman achève de nous plonger dans un autre monde (un lexique est heureusement disponible à la fin du roman ).
Pourtant, je me suis un peu ennuyée au milieu du roman, malgré des personnages attachants et plusieurs situations assez cocasses. La narration est souvent assez brouillonne et j’ai mis un certain temps à vraiment m’immerger dans le roman. Les déambulations du personnage principal, très souvent alambiquées, donne parfois le tournis et il m’a fallu m’accrocher pour pleinement apprécier ce qui fait le sel de ce policier hors normes.
Orages ordinaires de William Boyd
Roman reçu récemment pour mon anniversaire (merci Louis !) et lu en quelques jours à peine …!
A la fois thriller et critique aiguisée de notre société, ce nouveau roman de William Boyd se lit d’une traite. On est de suite happé par l’histoire d’Adam Kindred, brillant criminologue qui après une macabre découverte va bientôt descendre dans les bas-fonds de la société londonienne.
Le récit est divisé entre les différents protagonistes qui prennent tour à tour la parole. Il y a donc le scientifique Kindred, mais aussi Ingram, patron d’une grande société pharmaceutique; Jonjo, ancien militaire reconverti en tueur à gages; Rita, jeune recrue de la BAF – brigade fluviale de Londres.
Et tout ce petit monde va se croiser, se chercher, pour le meilleur et le pire bien entendu. Car à la seconde où Adam a croisé le chemin de Philip Wang dans ce petit resto italien, sa vie s’en est trouvé totalement chamboulée. Il va devoir tout quitter, perdre son identité, disparaître parmi la foule cosmopolite londonienne. Il y croisera de drôles d’individus, certains plus loyaux et charitables que d’autres, tous un peu loufoques, en marge, comme lui désormais.
Le rapprochement inévitable entre le personnage féminin du roman et notre héros m’a plutôt déçu mais ce livre garde tout de même un charme tout particulier. Et comme après le passage d’un orage, le roman s’achève avec une scène emplie de calme et de plénitude. Le repos bien mérité de l’homme qui a su prendre son destin en main et qui renaît après la tempête, serein.
La femme en vert de Arnaldur Indridason
Le commissaire Erlendur est appelé sur un chantier après une macabre découverte : des ossements humains ont été découverts. Et Eva, la fille droguée et enceinte d’Erlendur fait également un retour dans sa vie après avoir appelé son père à l’aide.
Le roman alterne récits au présent , l’enquête d’Erlendur, ses déboires avec sa fille; et récit vraisemblablement au passé, par une femme qu’on se doute être « la femme en vert ». L’auteur se joue ici assez habilement des codes traditionnels du polar et nous balade tout au long du roman.
Ce polar vaut d’ailleurs autant pour son intrigue policière que pour son traitement de la vie quotidienne islandaise. Et au fil de la narration, les errements d’Erlendur sont devenus aussi captivants que les rebondissements de l’enquête.
Un bon roman policier qui m’a plus plu que le précédent « La cité des jarres » et qui a le mérite de m’avoir donné envie de lire d’autres romans d’Indridason.