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On n’empêche pas un petit coeur d’aimer de Claire Castillon

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Recueil de 23 nouvelles que j’avais très envie de lire pour découvrir cette auteure vue récemment dans l’émission La grande librairie (sur France 5).

Quand on connait un peu le personnage très médiatique de Claire Castillon (fabriqué de toute pièce ou non), on sait à quoi s’attendre : pas de contes fleur bleue, mais du vitriol, de l’amer, de l’infect.

Ce n’est pas tant le propos en lui-même qui m’a déplu (je savais le genre de nouvelles que j’allais lire et c’était ce que j’avais envie de lire), mais plutôt la vacuité de ce propos . Alors oui, ces 23 nouvelles sont cruelles, sales, choquantes même pourrait-on dire. Mais elles sont aussi surtout (et malheureusement) vaines, redondantes, décevantes.

Car oui, je peux bien l’avouer, j’ai été déçue à la lecture de ces nouvelles. Plus j’avançais dans le recueil et plus je m’ennuyais. Moi qui recherchais la surprise, l’étonnement et la satyre, je n’ai rien trouvé de bien novateur dans ces nouvelles. Alors oui, on entend bien que Claire Castillon cherche à choquer (et elle y parvient souvent) mais toujours de la même manière m’a t’il semblé; usant des mêmes ficelles, faisant remonter sur scène encore et toujours ce même couple du sadique et de la proie pour une énième représentation.

Certaines (mais trop rares) nouvelles sortent du lot comme Nos enfants ingrats ou Scène de ménage mais elles ne parviennent pas à sauver le  lecteur d’un profond ennui.

Bref, d’après ce que j’ai pû lire sur la blogosphère, cet ouvrage ne serait pas son meilleur et peut-être me laisserais-je tenter un peu plus tard avec un autre roman.


Un chasseur de lion d’Olivier Rolin

 

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Les destins croisés d’Edouard Manet, qui meurt à 51 ans de gangrène, et de son collectionneur et modèle occasionnel, Eugène Pertuiset, aventurier, chasseur de lions, homme à femmes, gros mangeur et buveur, explorateur à ses heures, jusqu’à la Terre de feu.
En 1881, deux ans avant sa mort, Edouard Manet fait le portrait d’un personnage haut en couleurs de l’époque, Eugène Pertuiset, à ses heures chasseur de lions en Algérie, mais aussi magnétiseur, explorateur, inventeur et trafiquant d’armes, activités qui le mèneront à accomplir de nombreux voyages en Amérique du Sud, et à faire la première tentative d’exploration de la Terre de Feu. Ce Portrait de Pertuiset, le chasseur de lions, qui n’est peut-être pas le plus connu de Manet aujourd’hui, ni le plus admiré, valut à l’artiste un prix au Salon. Les deux hommes étaient liés, et l’aventurier avait le bon goût d’être un collectionneur de Manet.
Ce sont les aventures de ce Pertuiset, rocambolesques et assez farcesques, que retrace Olivier Rolin, croisées avec divers épisodes de la vie de Manet. C’est aussi un voyage à travers l’espace (l’Algérie coloniale, Lima, Valparaiso, la Terre de Feu), le temps (le Paris de Napoléon III, la guerre de 70, la Commune), les souvenirs littéraires (Baudelaire, Zola, Maupassant, etc.).

(Source : Amazon.fr)

Mon avis :

Étant fan de peinture et aimant assez Manet, j’avais été très attirée par la quatrième de couverture et je me suis donc empressée de l’emprunter à la bibliothèque.
L’idée de départ est vraiment bonne : nous donner à voir les destins croisés de Manet, grand maître de la peinture, et de Pertuiset, un improbable aventurier qui tiendrait plus du Tartarin de Tarascon de Daudet que de Christophe Colomb. Mais malgré de nombreuses descriptions grandioses, des scènes pittoresques, des rencontres avec Berthe Morisot ou Baudelaire, le récit ne parvient pas à s’envoler et s’essouffle rapidement.
La faute à des digressions trop longues et superflues, des parenthèses d’auteur à n’en plus finir (pourquoi Olivier Rolin emploie t-il cette insupportable seconde personne du singulier quand il s’adresse à lui même ?). L’auteur a beaucoup de choses à nous dire, il mêle les deux destins du peintre et de l’aventurier ridicule, mais il tient aussi à nous faire part de son expérience, son vécu et cela alourdit malheureusement trop souvent la narration.
Je retiendrait de ce roman une peinture romanesque de ce XIXe siècle, une plongée distrayante dans le monde de l’art mais comme avec Tigre en papier (autre roman d’Olivier Rolin, lu récemment), je n’ai pas accroché avec le style littéraire de l’auteur.


Le jour où Nina Simone a cessé de chanter de Darina Al-Joundi

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Quel est le prix de la liberté ? Liberté sexuelle, amoureuse, politique, sociale ou religieuse… Darina al-Joundi raconte, sous la plume de Mohamed Kacimi, une histoire stupéfiante, une histoire faite de vérité et de folie, de violence et de tendresse. Toute l’histoire du Liban contemporain concentrée en l’histoire d’une personne, fidèle au rêve persistant d’un père journaliste et écrivain pour qui la liberté n’est pas négociable. Ce rêve va pourtant se fracasser sur la violence et la haine de la guerre civile, là où tout devient possible, le sexe défie la peur, la drogue défie la vie, le refus de toutes les règles sociales et des convenances religieuses défie une société qui va se venger durement contre la jeune insoumise… Ce livre est bien plus qu’une confession, c’est l’histoire d’une rédemption, des retrouvailles avec la vie d’une jeune fille qui devient femme au voisinage de la folie et de la mort. Il touche au cœur, au plus profond des entrailles, là où l’émotion se libère par un tremblement, dit toute la vérité d’un être dans son immense fragilité et son irréductible force. Le jour où Nina Simone a cessé de chanter commence le jour de la mort du père, dans un lieu appelé autrefois château de Beaufort… Un texte qui reprend et prolonge le spectacle-événement du Festival d’Avignon.

Mon avis :

Un livre boulversant, écrit avec une force rare, une vraie rage. Les mots sont durs, mais les faits qu’ils décrivent le sont encore plus. Darina Al-Joundi nous plonge dans l’horreur de la guerre au Liban et nous compte ses difficultés à devenir une femme libre, comme l’a toujours souhaité son père.
La fin, très dure, illustre totalement le courage qui anime cette femme, qui vécut toute son enfance à Beyrouth et qui maintenant habite Paris et se produit sur scène en tant que comédienne.
Un témoignage splendide, d’une force rare, que je conseille à tous.
On en ressort hébété.


Alabama Song de Gilles Leroy

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Montgomery, Alabama, 1918. Quand Zelda, ‘Belle du Sud’, rencontre le lieutenant Scott Fitzgerald, sa vie prend un tournant décisif. Lui s’est juré de devenir écrivain : le succès retentissant de son premier roman lui donne raison. Le couple devient la coqueluche du tout New York. Mais Scott et Zelda ne sont encore que des enfants : propulsés dans le feu de la vie mondaine, ils ne tardent pas à se brûler les ailes… Gilles Leroy s’est glissé dans la peau de Zelda, au plus près de ses joies et de ses peines. Pour peindre le destin de celle qui, cannibalisée par son mari écrivain, dut lutter corps et âme pour exister…

Mon avis :

Ce livre a eu le Prix Goncourt 2007.
Gilles Leroy l’explique clairement : “Il faut lire ‘Alabama Song’ comme un roman et non comme une biographie de Zelda Fitzgerald en tant que personnage historique.” Et pourtant… Qu’il est dur de lire ses pages sans croire qu’il s’agisse d’une autobiographie de Zelda.
Ce livre nous entraîne des années 30 à la fin de la 2nde guerre mondiale, du fin fond de l’Alabama à Paris ou Fréjus, au grès des souvenirs de Zelda.
Après avoir refermé ce livre, on a qu’une envie : lire ou relire les romans de Scott Fitzgerald comme Gatsby le magnifique ou Tendre est la nuit et se documenter un peu plus sur le couple mythique que formèrent Zelda et Scott Fitzgerald.


Ligne de faille de Nancy Huston

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Entre un jeune Californien du XXIe siècle et une fillette allemande des années 1940, rien de commun si ce n’est le sang. Pourtant, de l’arrière-grand-mère au petit garçon, chaque génération subit les séismes politiques ou intimes déclenchés par la génération précédente. Monstrueuses ou drôles, attachantes ou désespérées, les voix de Sol, Randall, Sadie et Kristina – des enfants de six ans dont chacun est le parent du précédent – racontent, au cours d’une marche à rebours vertigineuse, la violence du monde qui est le nôtre, de San Francisco à Munich, de Haïfa à Toronto et New York. Quel que soit le dieu vers lequel on se tourne, quelle que soit l’époque où l’on vit, l’homme a toujours le dernier mot, et avec lui la barbarie. C’est contre elle pourtant que s’élève ce roman éblouissant où, avec amour, avec rage, Nancy Huston célèbre la mémoire, la fidélité, la résistance et la musique comme alternatives au mensonge.

Mon avis :
Un livre magistral, sobrement écrit et pourtant très fort et poétique.
On dévore littéralement ce livre, en suivant les quatre personnages et leurs témoignages successifs, tout en remontant le temps et l’Histoire. De révélations en révélations, nous en apprenons un peu plus sur AGM, sur Rendall : l’auteur nous plonge dans les années troubles de la seconde guerre mondiale, nous poussant à réfléchir sur la notion d’identité, des origines et de ce que nous devons à l’Histoire.
Un livre à lire absolument. Un roman incontournable.


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