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Liste des articles dans la catégorie Bande dessinee.
Une fois n’est pas coutume…
J’ai emprunté deux bandes dessinées hier à la bibliothèque… que j’ai dévoré le soir même dans mon lit.
Tout d’abord :
La Boucherie de Bastien Vives
Cet auteur s’est fait connaître avec un album, Le goût du chlore, salué inanimement par la critique et le public (mais que, honte sur moi, je n’ai toujours pas lu à l’heure d’aujourd’hui).
Ici, Bastien Vives nous livre, aux crayons et en couleur, ces instants qui font une relation amoureuse, des premiers émois à la rupture. Une parfaite introspection du couple, qui est finalement la réunion de deux sensibilités différentes.
Cela me fait penser à cette exergue trouvé sur le blog de Sans queue ni tige : http://sans-queue-ni-tige.cowblog.fr/
Ils se serrèrent si fort dans leurs bras qu’ils passèrent l’un à travers l’autre et se retrouvèrent dos à dos.
Un autre album, tout aussi chouette :
Chute de vélo d’ Etienne Davodeau
Une famille qui passe ses dernières vacances avec la grand-mère en fin de vie et hospitalisée. UN maçon qui travaille sur un chantier en face de la maison familiale. Et Toussaint, l’ami de la famille, marginal mais toujours présent en cas de coup dur. Mais parfois, sous des dehors somme toute tranquilles, certains secrets ne demandent qu’à ressurgir.
J’ai particulièrement aimé l’atmosphère créée par l’auteur, le choix des couleurs et les scènes de vie décrites tout au long des 76 pages de cet album. Des odeurs, des ambiances se dégagent; on est fatalement emporté nous aussi dans ce petit village de campagne, tout au long d’un été qui signera la fin de pas mal de choses jusqu’alors établies mais aussi le commencement d’une nouvelle ère.
Je voudrais me suicider mais j’ai pas le temps
Cet album, avec au scénario Jean teulé et au dessin Florence Cestac, est un hommage au desinateur underground Charlie Schlingo.
Cet auteur de BD, bien mal parti dans la vie, attrapant la polio trois mois avant la découverte du vaccin, traversa la vie -qu’il eu courte puisqu’il décéda à l’âge de 50 ans- en succombant à toutes ses dérives et ses excès (drogue, alccol, femmes, violence). Vénéré par les connaiseurs et les gens du milieu mais méconnu et incompris du grand public, Charlie Schlingo trouve enfin ici une reconnaissance sous les traits de Florence Cestac et la plume de Jean Teulé.
On reste parfois dubitatif face à certains errements de ce marginal de la BD, mais on rit aussi beaucoup, et finalement on reste ému devant ce destin peu commun et la force de caractère de notre homme. Cette BD a le mérite de faire connaitre au lecteur lambda un auteur que l’on avait tendance à oublier. Elle m’aura donné envie en tout cas de lire les albums de Charlie Schlingo, même si j’ai déjà pû constater que la plupart n’était malheureusment plus disponibles à l’achat… A quand un réédition ?
Une découverte !
Deux très bonnes bandes-dessinées
En passant à la bibliothèque rendre Posy Simmonds (voir plus bas), je suis repartie avec deux autres BD (bien entendu !).
Tout d’abord un collectif : Bye-Bye Bush, où les adieux de quatorze auteurs ( dont Charb, Diego Aranega, Luz ou bienVuillemin pour ne citer que les plus connus) au 43e président des USA, dont le bilan des deux mandats fut qualifié de désastreux.
Comme dans toute oeuvre d’un collectif, le résultat est inégal même si l’ensemble emporte l’adhésion. On rit franchement, on sourit seulement parfois mais l’ensemble fait mouche.
Le deuxième album s’intitule Tea party et fait suite à une autre bande-dessinée de Nancy Pena, Le chat du kimono.
Ici, l’auteur emporte d’emblée l’adhésion du lecteur de par son style graphique original et plein de lyrisme. L’ensemble est en noir et blanc, avec parfois quelques touches de rouge. C’est atypique, rocambolesque et plein de poésie.
A l’ère victorienne, quinze après les faits relatés dans Le chat du Kimono, Victor Neville, un cookery counseller, est engagé par Lord Mac Dale pour trouver le meilleur thé du monde. Sa route va croiser celle de la fille de l’adversaire de son employeur, Alice Barnes, détentrice d’un bien étrange kimono à la sulfureuse réputation.
A découvrir absolument !
Tamara Drewe de Posy Simmonds
Deuxième roman graphique d’une auteure britannique, Posy Simmonds a déjà conquis la plupart des critiques littéraires français.
C’est un roman graphique, qui pour une fois porte bien son nom, mêlant tour à tour dessins à bulles, textes ou bien illustrations tout court.
L’histoire au départ peut paraître bien légère : dans la campagne anglaise de Stonefield (une maison pour écrivains en mal d’inspiration), Tamara, ancienne habitante du village, revient suite au décès de sa mère pour aménager dans la maison familiale. Ce qui ne va pas manquer de déclencher tous un tas de péripéties tant liées à l’ennui qui règne qu’à la personnalité extravertie et magnétique de notre jeune londonienne.
L’auteur réussit avec talent à se glisser dans la peau des différents personnages, de l’écrivain chercheur suffisant au quarantenaire tenu par le démon de midi, de la jeune femme séductrice et prococante à la femme effacée qui a toujours vécu dans l’ombre de son mari, écrivain à succès et homme à femmes.
Ce roman graphique, qui se lit d’une traite, est un ouvrage d’une rare justesse. Posy Simmonds dépeint avec une rare acuité le monde contemporain qui l’entoure.
Terre de Rêves de Jirô Taniguchi
On n’est jamais déçu avec un Taniguchi… pourrait être la phrase du jour.
Ce manga est tombé tout à fait à propos entre mes mains ce samedi, alors que je cherchaisà la bibliothèqe (au rayon enfants) une autre BD de Taniguchi.
Comme toujours, Taniguchi nous dresse une fresque de la vie et délivre mine de rien un message universel. A partir de petits riens, de rencontres et de découvertes, l’auteur nous dépeint un pan de sa vie, qui fait toujours plus ou moins écho à la notre, à nos aspirations.
Taniguchi nous conte ici en différents épisodes l’arrivée à la maison d’un chien puis d’un chat. Bête ordinaire, qui va pourtant boulverser la vie de ses maîtres. Animal qu’on aime, qu’on chérie et qu’il faudra aussi veiller et accompagner au seuil de la mort.
Une oeuvre magnifique que les mangas de cet auteur que je découvre avec toujours autant de plaisir et de plénitude. Tout simplement époustouflant.