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Anna Karénine de Tolstoï
Il y a donc 2 tomes aux éditions GF. (la collection dans laquelle j’ai lu ce roman).
La quête d’absolu s’accorde mal aux convenances hypocrites en vigueur dans la haute société pétersbourgeoise de cette fin du XIXe siècle. Anna Karénine en fera la douloureuse expérience. Elle qui ne sait ni mentir ni tricher – l’antithèse d’une Bovary – ne peut ressentir qu’un profond mépris pour ceux qui condamnent au nom de la morale sa passion adultère. Et en premier lieu son mari, l’incarnation parfaite du monde auquel il appartient, lui plus soucieux des apparences que véritablement peiné par la trahison d’Anna. Le drame de cette femme intelligente, sensible et séduisante n’est pas d’avoir succombé à la passion dévorante que lui inspire le comte Vronski, mais de lui avoir tout sacrifié, elle, sa vie de femme, sa vie de mère. Vronski, finalement lassé, retrouvera les plaisirs de la vie mondaine. Dans son insondable solitude, Anna, qui ne peut paraître à ses côtés, aura pour seule arme l’humiliante jalousie pour faire vivre les derniers souffles d’un amour en perdition. Mais sa quête est vaine, c’est une « femme perdue ».
L’histoire de Anna et Vronski est mise en parallèle avec celles de Dolly et Oblonski et celle de Kitty et Lévine (personne qui semble être le double de Tolstoï).
C’est un classique que je regrette de ne pas avoir lu plus tôt, même si finalement je me dis qu’avoir vécu plusieurs expériences sentimentales permet d’apprécier encore plus le roman.
Les descriptions sont grandioses (on s’y croirait). Le roman est très bien construit, passant tour à tour du quotidien d’un couple à celui d’un autre; alternant dialogues entre les protagonistes et réflexions des uns et des autres sur la politique, la foi ou l’engagement par exemple.
C’est un roman magnifique, qui nous emporte dans la Russie du XIXe siècle sans difficulté, un chef d’oeuvre selon moi !
Trois ombres de Cyril Pedrosa
Joachim et ses parents vivaient heureux au creux des collines. Puis les ombres apparurent et rien ne fut plus comme avant. Une sourde menace s’était immiscée : il fallait fuir ou se soumettre.
Joachim et ses parents vivent dans une contrée et tout se passe le mieux du monde jusqu’au jour où trois ombres apparaissent et semblent même les suivre dans chacun de leurs déplacements. La mère de Joachim décide d’aller voir en ville la vieille Pique afin d’obtenir une explication. Cette dernière lui apprend que c’est à Joachim que les ombres en veulent. Commence alors une longue fuite pour Joachim et son père.
Passionnante lecture : les dessins et cadrages sont sublimes et très inventifs. La narration est fluide et engageante, avec une pointe de suspens pour ne rien gâcher. Les personnages sont hauts en couleur et très attachants qui plus est.
C’est une très belle réflexion sur l’ineluctabilité de la mort et la place à occuper pour ceux qui restent.
A découvrir !